Leral.net - S'informer en temps réel

Libération de détenus dits politiques au Sénégal: 500 prisonniers sont concernés, selon le Ministre de la Justice

Rédigé par leral.net le Mercredi 21 Février 2024 à 19:21 | | 0 commentaire(s)|

Le Ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, a fait face, hier, à la presse, pour revenir sur l’actualité judiciaire, dans un contexte marqué par une série de libérations de détenus dits politiques. La Garde des Sceaux a annoncé que plus de 500 détenus ont bénéficié de liberté provisoire, soit 344 détenus déjà libérés et 272 autres […]

Le Ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, a fait face, hier, à la presse, pour revenir sur l’actualité judiciaire dans un contexte marqué par une série de libérations de détenus dits politiques. La Garde des Sceaux a annoncé que plus de 500 détenus ont bénéficié de liberté provisoire, soit 344 détenus déjà libérés et 272 autres qui vont suivre dans les jours à venir.

Aliou DIOUF – Arame NDIAYE (textes)- Mbacké BA (photo)

Le discours est tantôt dur, tantôt ferme, dénotant une volonté de lever toute équivoque. En effet, la prise de parole de la Garde des Sceaux intervient dans un contexte « de bruits et de rumeurs ». Selon Me Sall, cet exercice est destiné à apporter le maximum d’éclairage dans un moment politique intense où les actions sont posées et jugées. Une situation « grave et solennelle » du fait de l’élection présidentielle à venir. Cette dernière rappelle que c’est pour apaiser le climat politique que le président de la République lui a instruit de « prendre les dispositions nécessaires pour matérialiser sa volonté de pacifier l’espace public dans la perspective du dialogue national et de l’organisation de la prochaine élection présidentielle » lors du Conseil des ministres du 07 février dernier.  À en croire Me Sall, c’est dans ce sens que s’inscrivent ces libérations. « Il y a plus de 500 détenus qui ont bénéficié d’une liberté provisoire, soit 344 détenus déjà libérés et 272 autres qui vont suivre dans les jours à venir », précise la Garde des Sceaux. Elle ajoute que 358 bracelets ont été posés dans ce sens dont 274 actifs.

« Cette instruction est en phase avec la politique de mon département, à savoir le désengorgement des prisons et la lutte contre les longues détentions », a souligné le Ministre de la Justice. Elle informe que ces libérations massives entrent dans la poursuite des missions du ministère.  En outre, elle affirme que ces libérations sont faites sans aucune distinction. « Nous n’avons jamais libéré de façon arbitraire. Les dossiers ont été examinés au cas par cas », souligne-t-elle tout en ajoutant qu’il n’y a jamais eu de libération à la tête du client. « Il y a certes apaisement mais tout a été fait en respectant nos procédures. Toute libération a été bien étudiée », renchérit-elle. La Garde des Sceaux relève que les juridictions vont continuer leur travail car le Sénégal est avant tout un État de droit.

VIOLENCE EXERCÉE SUR LES JOURNALISTES

Les explications de Me Aïssata Tall Sall

La violence exercée sur les journalistes lors de la dernière manifestation interdite du mouvement « Aar Sunu élection » s’est invitée à la conférence de presse du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Me Aissata Tall Sall. Celle-ci a laissé entendre que les policiers ou les gendarmes ne devraient pas exercer de la violence sur les citoyens. Elle regrette que ces situations se produisent parfois. Mais, souligne-t-elle : « quand elles arrivent, on doit savoir le pourquoi et donner la mesure de correction ». Pour l’affaire de la journaliste de Seneweb qui a été violentée, elle dit être convaincue que la hiérarchie de la Police est en train de regarder ce cas. « Dans le Gouvernement du Sénégal, il faut savoir que nous n’acceptons pas que les gens soient brutalisés encore moins des journalistes. Il arrive de temps en temps qu’il y ait des incidents », explique-t-elle. Avant d’ajouter : « en cas d’incident, ayons la hauteur de régler l’incident d’abord ensuite de le dépasser. Cet incident sera réglé et il sera dépassé et la liberté de manifester va continuer et l’engagement des journalistes à couvrir les manifestations va continuer ».

 

Le cas Ngagne Demba Touré, de retour d’exil, évoqué

Muté au tribunal d’instance de Matam, Me Ngagne Demba Touré, greffier et non moins responsable politique de l’ex Parti Pastef, s’était exilé volontairement au Mali « pour continuer la résistance ». Il est rentré au Sénégal le 18 février dernier. À la question de savoir s’il va être interpellé, le Ministre de la Justice a d’abord rappelé que le Sénégal est un État de droit et que la loi s’applique à l’égard de tout le monde. « Il y a des mandats d’arrêt qui ont été lancés, ils seront exécutés quelle que puisse être la personne. Et quand il y aura des mesures de clémence ou de compréhension à prendre, les juges le feront en toute indépendance ». Une sanction administrative pour abandon de poste pourrait-elle être infligée à M. Touré ? À cette question, le Ministre rétorque : « il y a un dossier disciplinaire qui relève du ministère de la Fonction publique qui, lui aussi, à son tour, appréciera ».

 

LIBÉRATION DE OUSMANE SONKO ET DE BASSIROU DIOMAYE FAYE

« Tout est possible selon la loi, la procédure et les éléments du dossier »

Le Ministre de la Justice, Aïssata Tall Sall, face à la presse, a livré sa part de vérité sur les vagues de libération provisoire des détenus dits politiques. Les journalistes ont profité de ce face-à-face pour demander si le maire de Ziguinchor et le candidat à la présidentielle Bassirou Diomaye Faye pourraient être libres dans les prochains jours. « La seule chose que je peux dire les concernant, c’est que ce que nous sommes en train de faire, on ne le fait pas de façon massive pour notre bon vouloir ou à la tête du client », répond-elle. Cette précision faite, le Ministre rappelle que les dossiers des détenus s’apprécient au cas par cas et en fonction des éléments objectifs.

« Pour le moment, c’est là où nous en sommes. Est-ce qu’il y aura encore un autre lot de dossiers à apprécier objectivement ? Oui, mais cela ne signifie pas la libération de tout le monde.  Tout est possible selon la loi, la procédure et les éléments du dossier », a déclaré le Ministre, non sans insister qu’il n’y a aucune zone d’ombre dans la libération des détenus. « Tout se fait dans la transparence et dans la légalité », persiste-t-elle.

 

TENUE DE LA PRÉSIDENTIELLE DANS LES MEILLEURS DÉLAIS

« Le dialogue le déterminera »

Le Conseil constitutionnel a, par décision rendu le 15 février dernier, déclaré anticonstitutionnelle la loi portant dérogation aux dispositions de l’article 31 de la Constitution et invite les autorités compétentes à organiser la présidentielle dans les meilleurs délais. Ainsi, lors de sa conférence de presse, il a été demandé au Ministre de la Justice si cette joute électorale sera organisée avant le 2 avril 2024, fin du mandat du président de la République. « Je ne connais pas la date à laquelle la présidentielle va se tenir. Le président de la République a pris acte de la décision du Conseil constitutionnel et a convoqué des concertations. On s’entendra sur une date. Seul le dialogue peut déterminer la date de la tenue de l’élection présidentielle. Le 2 avril arrivera et on saura ce qui va se passer », a-t-elle déclaré. Poursuivant, elle recommande à tous les acteurs politiques de prendre part au dialogue. Car, dit-elle : « le dialogue est une vertu au Sénégal. C’est une règle fondamentale de notre société ».

 

DÉCÈS ENREGISTRÉS LORS DES MANIFESTATIONS POLITIQUES

Les enquêtes sont en cours

Trois cas de décès ont été enregistrés au Sénégal (Dakar, Ziguinchor et Saint-Louis) lors des récentes manifestations contre le report de l’élection présidentielle. Le Ministre de la Justice rassure que des enquêtes sont ouvertes pour apporter la lumière sur ces morts.  « Les enquêtes sont en cours et elles sont en train de se dérouler normalement », a-t-elle rassuré.

 

 

 



Source : https://lesoleil.sn/liberation-de-detenus-dits-pol...